
La découverte d'un gisement de terres rares dans l'extrême nord de la Suède a suscité l'enthousiasme des dirigeants européens, qui cherchent à réduire leur dépendance envers la Chine dans le domaine de la transition écologique. En effet, la Chine continue de dominer largement le marché mondial des terres rares. Pour toute acquisition de terres rares, il est presque inévitable de s'approvisionner auprès de la Chine, qui détient les plus importantes réserves mondiales, comme le révèle une infographie basée sur une analyse de l'US Geological Survey. On estime que 44 millions de tonnes d'oxydes de terres rares se trouvent dans le sous-sol chinois.
Avec une part de production de 61 %, la Chine maintient une position écrasante sur le marché mondial. De plus, une partie de la production birmane est également acquise et raffinée par la Chine, selon une enquête de Global Witness publiée en août dernier. Dans le contexte de la course aux énergies nouvelles, de nombreux pays espèrent désormais se libérer de cette dépendance à l'égard de la Chine. C'est pourquoi l'annonce de la découverte d'un gisement d'un million de tonnes dans l'extrême nord de la Suède, le 12 janvier 2023, a enchanté les dirigeants européens.
Cependant, il faut noter que des dommages environnementaux peuvent être engendrés par l'exploitation de ces terres rares. Les terres rares de la région de Per Geijer, près de Kiruna, sont notamment essentielles à la fabrication de voitures électriques et d'éoliennes, comme le rappelle Sveriges Television (SVT). Cette découverte jouera un rôle clé dans la transition énergétique en Europe, s'est réjouie Ebba Busch, ministre suédoise de l'Énergie et de l'Industrie, lors d'une conférence de presse tenue à Kiruna, dans la province de Laponie, au nord du cercle polaire. Cependant, il faudra probablement attendre entre dix et quinze ans avant de pouvoir exploiter pleinement ce gisement. En effet, il faudra plusieurs années pour évaluer précisément la quantité de terres rares présentes et obtenir les autorisations d'exploitation, tout en prenant en compte les lourds risques environnementaux associés à l'extraction de ces métaux, comme l'explique le journal finlandais en suédois Hufvudstadsbladet (HBL).
